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Depuis les années 60, avec ses gouaches de baigneuses sur les bords de la Loire, Jean Montchougny aborde le thème du corps. En osmose avec la nature, en foule sur les plages, corps amoureux et désirant, depuis les années 70, le peintre réalise régulièrement de nombreux croquis, dessins de grands formats, gouaches par séries.
Jean Montchougny, avec des moyens picturaux, nous en dit plus sur les sociétés avenirs que dix traités de sociologie. Jean Goldman
Mais c'est une fois qu'on a gravi la dune que l'on découvre l'étendue du désastre. Des milliers de corps dépouillés de tout vêtement gisent en tout sens dans des positions grotesques, fauchés par l'énorme déflagration du soleil. On dirait le Jugement Dernier de Signerolli; les torses sont à moitié enfoncés dans le sable comme s'ils tentaitent de ressusciter avant terme." Jean Clair. Voyage égoïste.
![]() Plage, 1967 acrylique sur papier, 75X108 cm ![]() Rêve I, 1967 acrylique, 26X18 cm ![]() Plage solaire, 1967 acrylique sur papier, 75X108 cm ![]() Plage, 1967 acrylique sur papier, 75X108 cm Et puis il y a le nombre, et il existe des plages- des plages méditerranéennes en particulier qui m'ont beaucoup frappé il y a vingt ans de cela - qui m'ont amené à réduire l'individu à un pictogramme enfermé dans son rectangle. On peut dire, si on veut se référer à une réalité immédiate, très objective, la serviette de bain sur laquelle en vérité on ne bouge pas, avec le voisin qui est à cinquante centimètres ou la voisine. Il y a ce constat, il y a cette aliénation, et puis aussi, il y a ce qui peut se passer dans les êtres, dans cette situation contraignante qui est le rêve et qui est le fantasme et qui ne se voit pas dans le monde extérieur, mais qui existe, qui est aussi une réalité et – ça - la peinture peut le dire.” J.M. Les Arts et les Gens 1987 France Culture ![]() Parasols, 1983 gouache, 50X60 cm ![]() Plage, 1984 aquarelle feutre ![]() Plage, 1990 collage, acrylique, feutre, 108X75 cm Jubilatoires, les corps n’ont plus d’ordonnance, et leur abandon, leur activité, leur disponibilité, d’individuels sont vite confrontés à l’infini, à la répétition obsessionnelles des gestes, des mouvements. Côte à côte ou distribués plus arbitrairement dans des espaces réduits à l’intensité de leur seule couleur, leurs gestes ont perdu leur matérialité, n’ont plus de signification les uns par rapport aux autres, codifiés, arrêtés.
Marie-José Garniche-Mérit conservatrice du musée de La Charité sur Loire
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